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Ouest Littoral Solidaire (de qui ?)

 KEEP IT BLUE

Sommaire

Chers contribuables

Contrôle des Fonds

Conversion DTS / Francs

Cour européenne des Droits de l'Homme

Coût & indemnisation

Fin de l'instruction

Fonds du Fipol

Fonds du propriétaire

Infos

Mazars & Guérard

Paiement d'intérêts

Révocation

Victimes entendues

L'association Ouest Littoral Solidaire a payé 2 500 000 francs une expertise des dommages de la marée noire de l'ERIKA réalisée par le cabinet Mazars &Guérard.

Cette association créée par les présidents de régions

- Josselin DE ROHAN, président de la région Bretagne,

- François FILLON, président de la région Pays de Loire,

- Jean-Pierre RAFFARIN, président de la région Poitou Charente,

réunit ces 3 régions, les départements et des associations de maires du Finistère, du Morbihan, de Loire-Atlantique et de Vendée.

L' expertise a été réalisée en 2 mois et demi et tient en 21 pages, soit 119 000 francs la page.

Il s'agit d'une synthèse réalisée à partir de documents reçus des collectivités locales.

Cette expertise soulève différents problèmes :

Son sérieux / La relation Mazars & Guérard - Club du Sénat / Les liens de Mazars & Guérard avec le tissu économique local / Les activités d'Ouest Littoral Solidaire

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Collectif de St-Nazaire 16/07/02

Article du Télégramme 16/07/02

Article du Monde 23//01/01

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Son sérieux

Elle évalue le préjudice des victimes à environ 4 milliards de francs (hypothèse basse : 3 370,
hypothèse haute 4 250)

Or 2 ans et demi après le naufrage, le FIPOL a reçu 6206 demandes pour un montant de 1 milliard 38 millions
soit 3.6 fois moins que ce que prévoyait l'expertise.

Il faut préciser qu'il s'agit là des demandes des victimes et non de l'évaluation FIPOL.

Même s'il faut avoir présent à l'esprit que certaines victimes, découragées par la lourdeur des procédures d'indemnisation, n'ont pas déposé de dossier, il est difficile d'estimer les préjudices privés à plus de 1.5 milliard, ce qui fait environ 40% de l'évaluation de l'expertise Mazars & Guérard.

Cette expertise fantaisiste a des conséquences graves pour les victimes, car commanditée par les 3 régions sinistrées, réalisée par un cabinet connu sur la place, son décalage avec la réalité des demandes discrédite une initiative venant des victimes et est donc pain béni pour le FIPOL qui tient à garder un contrôle total sur l'évaluation des préjudices.

Cette expertise réalisée moins d'un an après le naufrage va même jusqu'à donner des informations sur la montée de l'alcoolisme. Ils sont vraiment très forts chez Mazars & Guérard.

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La relation Mazars & Guérard - Club du Sénat

Le 24 janvier 2001, lors du dîner de lancement du Club du Sénat, 2 jours après la présentation à la presse de l'expertise, Christian Poncelet, Président du Sénat, remercie chaleureusement Mazars & Guérard pour leur soutien financier. Ils venaient de déposer un chèque de 250 000 francs sur les fonds baptismaux du Club du Sénat.

Extrait :" Je remercie donc IBM et le cabinet Mazars & Guérard de leur aimable soutien."

d'un côté,
2 500 000 francs pour une expertise plus qu'approximative commandée par une association créée par 2 sénateurs, Josselin DE ROHAN, patron du groupe RPR au Sénat et Jean-Pierre RAFFARIN,

de l'autre,
250 000 francs offerts au même moment par l'auteur de l'expertise au Club du Sénat.

La coïncidence est troublante. En langage populaire, on appellerait facilement cela un renvoi d'ascenseur.

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Les liens de Mazars & Guérard avec le tissu économique local

Le FIPOL étant financé à 100% par l'industrie pétrolière, on lui reproche d'être juge et partie dans ces problèmes d'indemnisation.

Mazars & Guérard est commissaire aux comptes de nombreuses sociétés de navigation qui sont victimes de l'ERIKA, sans compter les nombreuses collectivités locales qu'ils conseillent et assistent.

Ce cabinet d'expertise est trop lié au tissu local pour que son expertise puisse servir de base à une approche objective de la notion de dommage. C'est ce dont les victimes sont privées, un regard objectif sur les problèmes causés par une marée noire.

Cette expertise aurait du permettre la rédaction d'un document opposable au FIPOL. Mais pour faire une étude sérieuse il aurait fallu un peu (beaucoup) plus de temps.

Ce qui n'empêche pas Philippe Moutenet, "pilote" de l'audit, de déclarer au Monde :

"(l'expertise est)...fondée uniquement sur des données avérées, mesurables et opposables, et sur des hypothèses prudentes, ne pouvant être contestées comme fantaisistes".

Pour dire cela, lui-même devait douter, ce qui est confirmé par la réalité du terrain.

Où était l'urgence ?

Dans tous les cas de figure, les Conventions CLC et FIPOL s'appliquent pour la marée noire de l'ERIKA. L'expertise n'aurait servi que de document de référence dans l'examen du traitement des victimes de l'ERIKA  et de document de travail lors des prochaines marées noires en Bretagne ou ailleurs.

Visiblement, l'intention était ailleurs. Où ?

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Que fait cette association présentée comme privée par François FILLON, mais bénéficiant exclusivement de financements publics, hébergée dans les locaux du Conseil Régional des Pays de Loire, utilisant les services de 2 personnes salariées du Conseil Régional ?

A notre connaissance, à part avoir fait transiter 2 500 000 francs de la poche des contribuables dans celles d'une société privée pour une expertise fantaisiste,

RIEN.

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DINER DE LANCEMENT DU "CLUB.SENAT.FR"

(mercredi 24 janvier 2001, au Sénat)

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 Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Chers amis,

Je vous remercie chaleureusement d'être venus si nombreux ce soir et à tous je vous adresse mes voeux de cordiale bienvenue au Club.Sénat.fr. J'ajoute d'emblée à ces voeux mes excuses. Les impératifs de la vie publique et la légitime prééminence accordée au Chef de l'Etat m'ont empêché de vous recevoir comme j'envisageais de le faire, autour d'un dîner assis. Mais, rassurez vous, nos prochaines rencontres auront lieu dans une ambiance plus " club ". Si j'ai souhaité vous réunir ce soir, de façon informelle, c'est d'abord pour faire connaissance les uns avec les autres, pour vous présenter les objectifs que j'entends assigner à ce club, évoquer le contexte dans lequel intervient cette création, mais aussi pour que nous nous entendions sur un certain nombre de points que je vais vous soumettre et en particulier notre méthode de travail.

L'objectif de ce club est double : d'une part, faire avancer la compréhension des ressorts de l'économie contemporaine ; d'autre part, permettre au législateur d'en tirer les conséquences en suivant au plus près les tendances d'aujourd'hui et, si possible, en anticipant les évolutions de demain. Qui dit en effet nouvelle économie, dit nouvelle législation. Il faut nous y préparer. Dans ce but, j'ai choisi de faire se rencontrer des acteurs de la nouvelle économie, qu'ils soient entrepreneurs ou investisseurs, des penseurs - représentants des universités ou pas - et des régulateurs, membres du Parlement et des autorités de régulation. Bien sûr, ce club n'a pas vocation à réunir tous ceux qui vivent, tous ceux qui pensent et tous ceux qui réglementent la nouvelle économie. Mais tous sont représentés et tous peuvent prétendre en faire partie. Le Sénat est l'une des demeures de la République et le plus grand nombre doit y avoir accès.

Par ailleurs, j'ai souhaité, dans l'objectif de brasser les cultures, que de jeunes voire de très jeunes talents de la nouvelle économie puissent rencontrer des figures plus connues de la vie économique française. C'est ainsi qu'à côté de mes amis Michel Bon et Michel Prada, vous retrouverez de jeunes étoiles de l'internet, dont certaines sont inconnues du grand public.

J'en profite pour vous dire que si ce soir je n'ai pas retiré ma cravate, c'est précisément parce que je considère que la richesse de l'écosystème que tous ensemble nous allons créer réside précisément dans notre diversité. Mon but, celui des sénateurs et des régulateurs ici présents n'est pas de vous ressembler, et encore moins de vous mimer, mais bien de vous comprendre et si possible de vous aider. S'agissant du contexte, la question se pose de savoir s'il faut encore croire dans la nouvelle économie. Croyez bien que je suis parfaitement informé des vents mauvais qui soufflent de l'autre côté de l'Atlantique et des difficultés que rencontrent bon nombre de start up. Mais depuis plusieurs années que le Sénat s'intéresse à la nouvelle économie au travers d'opérations comme " Tremplin-entreprises " ou les " Rencontres sénatoriales de l'entreprise ", j'ai jugé le moment propice à cette action. Car, pour moi, ce qu'il y a de radicalement nouveau dans la nouvelle économie, c'est le fait que des jeunes se sont remis à croire dans l'entreprise, ont pris leur courage à deux mains pour se battre et entreprendre. Tous ne réussiront pas. Tous n'arriverons pas au bout de leur projet. Mais tous ont à nouveau repris à espérer et l'ascenseur social s'est remis à fonctionner. C'est cet élan qu'il faut veiller à entretenir. Ce sont ces entrepreneurs que j'entends symboliquement encourager au travers du lancement de ce club. Je ne suis pas un ami des beaux jours de la nouvelle économie. Je vais maintenant entrer plus dans le détail de notre club. Je passe rapidement sur les statuts de l'association. Vous les avez tous à votre disposition. Ce sont les statuts classiques d'une association loi 1901. Sauf objection majeure de votre part, je vous propose donc de les adopter. Pas d'objection ? Ils sont adoptés. Comme toute association, la nôtre sera dotée d'un Conseil d'administration. Une liste de douze noms vous a été fournie pour la première année, dans laquelle vous trouverez des représentants des trois mondes que j'ai voulu associer. Pour m'assister dans ma tâche, j'ai choisi au poste de vice-président délégué un jeune entreprenaute plein de talent. A moins de trente ans, il a déjà été successivement au service de l'Etat à la Présidence de la République, puis capital-risqueur et désormais entrepreneur : j'ai nommé Xavier Schallebaum, bien connu des acteurs de la nouvelle économie. J'ai également choisi une jeune entrepreneuse, Corinne Ménégaux, dont la société K3Média nous assistera dans l'organisation de nos rencontres. J'ai enfin demandé à mes collègues et amis Jean François-Poncet, président de la commission des affaires économiques du Sénat et Paul Loridant du groupe républicain, communiste et citoyen de faire partie de ce conseil. S'il n'y a pas d'objection de votre part, je considère que les membres du bureau sont élus. Pas d'objection ? Les membres sont élus. J'en viens maintenant au financement du club. Comme vous le savez, il sera financé par les cotisations de ses membres, laquelle a été fixée à 500 F par an. Néanmoins cela ne suffira pas à équilibrer nos comptes et respectueux comme toujours des deniers publics, j'ai décidé à l'instar des autres initiatives que j'ai prises de faire appel à la générosité de membres bienfaiteurs. Je remercie donc IBM et le cabinet Mazars et Guérard de leur aimable soutien. Je voudrais également remercier très chaleureusement nos partenaires media, LCI, BFM et La Tribune qui ont bien voulu nous accompagner dans cette belle aventure, pour relayer les travaux du Club auprès d'un large public. Permettez moi ici de rendre hommage aux patrons de ces médias et aux grands journalistes qui ont bien voulu apporter leur concours : Jean-Claude Dassier, directeur général de LCI, Gilles Bridier, Directeur délégué à la rédaction de La Tribune et Yves Derai, Directeur de la rédaction de BFM. Merci également à Ruth Elkrieff et à Jean-Marc Sylvestre, dont les clubs qu'ils animent eux-mêmes pourront être de formidables relais à nos travaux. Précisément, j'en viens à nos modalités de travail. Ce club ne sera jamais ce que vous aurez décidé d'en faire. Il n'est pas l'affaire des sénateurs mais votre affaire à vous. Le problème est que les attentes des uns et des autres sont parfois contradictoires. J'ai bien compris que les acteurs avaient, en général, un emploi du temps très chargé qui ne les autorise guère à s'investir dans des travaux de réflexion très poussés. En revanche, les penseurs sont surtout avides de matériaux intellectuels et désireux de dépasser le stade des mondanités. J'ai donc pensé que la meilleure façon d'organiser nos travaux serait de constituer, sur la base du volontariat, des groupes de travail. Ces groupes privilégieront le travail en réseau et présenteront ensuite le fruit de leur réflexion à l'ensemble du club au cours de dîners-débats qui auront lieu trois à quatre fois par an. C'est une modalité qui je l'espère conviendra à tous, au moins pour la première année et puisqu'il s'agit de brasser les cultures et les horizons je vous propose de faire un pas en direction des sénateurs et de choisir, pendant le dîner-cocktail que je vais ouvrir dans un instant, un thème parmi les dix qui vous sont proposés. Ce vote aura lieu dans les formes et selon les usages en vigueur au Sénat pour ce que l'on appelle le scrutin uninominal à la tribune, utilisé notamment lors de l'examen de la première partie de la loi de finances. Je vous demanderai donc de déposer, à l'appel de votre nom par les huissiers trois bulletins dans l'urne mise à votre disposition. Les trois thèmes qui arriveront en tête feront l'objet des trois premiers dîners-débats du club, dont le prochain a été fixé au 28 mars. Je vous remercie de votre attention et vous donne rendez-vous pour notre prochain dîner-débat qui aura lieu le 28 mars prochain. Entre-temps je vous invite à venir nombreux au Sénat le 2 mars, pour célébrer la fête de l'internet. Le vote est ouvert. Le buffet aussi.

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Mardi 23 janvier 2001
(LE MONDE)

L'association Ouest littoral solidaire, qui réunit Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes, vient de rendre public un audit commandé à un cabinet indépendant. Les trois régions touchées par la pollution se tournent vers TotalFinaElf pour une indemnisation complète du préjudice.

NANTES de notre correspondant

Le cabinet d'audit Mazars &  Guérard a évalué le préjudice causé à l'Ouest par la marée noire de l'Erika entre 5,46  milliards et 6,34  milliards de francs, soit un chiffrage moyen retenu de 6 milliards (915  millions d'euros). Dévoilé lundi 22 janvier 2001, à Nantes, par l'association Ouest littoral solidaire, qui avait commandité l'étude, ce chiffre donne la mesure des batailles qui s'annoncent. Pour dédommager les victimes, le Fonds international d'indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (Fipol) a en effet plafonné son intervention à 1,2 milliard de francs, sur lequel il n'a déboursé, pour l'instant, que 50 millions. De son côté, le groupe TotalFinaElf a annoncé qu'il consacrera 1 milliard de francs pour récupérer la cargaison, traiter les déchets ! et participer à la restauration du littoral et de l'image des côtes atlantiques.

Créée lorsqu'il a été constaté que les nappes de pétrole de l'Erika se répandaient sur 400 kilomètres de côtes, l'association Ouest littoral solidaire réunit les régions de Bretagne, des Pays de la Loire et de Poitou-Charentes, les départements et associations des maires du Finistère, du Morbihan, de Loire-Atlantique et de Vendée. Les conclusions de Mazars &  Guérard, sixième cabinet d'audit français et spécialiste de l'évaluation des préjudices, qui a notamment travaillé au Koweït sur les conséquences de la guerre du Golfe, donnent aux élus une première vision globale et détaillée de la situation.

Celle-ci est « fondée uniquement sur des données avérées, mesurables et opposables, et sur des hypothèses prudentes, ne pouvant être contestées comme fantaisistes », affirme Philippe Moutenet, qui a piloté l'audit. La question de l'environnement, qui exige des études à long terme, n'a donc été qu'esquissée, afin d'échapper à toute mise en cause. Le préjudice lié au tourisme, qui représente la moitié du coût total estimé, soit 3  milliards de francs, est ainsi calculé à 80 % sur les pertes d'activités constatées lors de la saison 2000 et 20 % sur des pertes attendues jusqu'en 2002. « Le lien de causalité entre la marée noire et la baisse de fréquentation est fortement établi », ajoute M. Moutenet.

Mazars & Guérard réfute l'influence éventuelle de la météo, après avoir constaté que la pluviométrie et l'ensoleillement des années 1999 et 2000 ne sont pas atypiques. Le cabinet établi par contre, statistiques à l'appui, «  une corrélation étroite  » entre la période de forte médiatisation de la marée noire et celle des réservations. Non pour s'en prendre aux médias en calculant le préjudice qui leur serait imputable, comme l'a fait maladroitement le conseil économique et social des Pays de la Loire dans une précédente estimation, mais pour remonter à la source du dommage de la marée noire elle-même.

L'autre élément de preuve de ce lien de causalité pour Mazars & Guérard est le fait que la fréquentation touristique a connu, l'été dernier, une croissance très nette sur d'autres régions littorales comme l'Aquitaine ou le Languedoc.

Dans ce domaine touristique, la Bretagne et les Pays de la Loire ont subi un préjudice équivalent, constate l'audit, alors que les impacts de la marée noire ont été plus importants dans les Pays de la Loire. C'est dans cette région que l'Etat et les collectivités locales ont engagé 67 % des dépenses de nettoyage, chiffrées à 1,09  milliard de francs. A l'inverse, la Bretagne a plus souffert que les Pays de la Loire dans le domaine maritime, avec 55  % des 400  millions de francs de préjudice subis par la pêche en mer, la production de sel, les cultures marines, la plaisance ou le mareyage.

François Fillon, président (RPR) du conseil régional des Pays de la Loire et président de Ouest littoral solidaire, Josselin de Rohan, président (RPR) du conseil régional de Bretagne, et Jean-Pierre Raffarin, président (UDF) du conseil régional de Poitou-Charentes, se retournent désormais vers l'Etat, afin d'ajuster un tir qu'ils espèrent croisé contre la logique d'assurance du Fipol. «  Nous savions que ce combat était truqué et perdu d'avance, résume M.  Fillon. Notre étude va peser lourd dans nos décisions d'engager ou non des actions en justice. Dans l'immédiat, nous demandons un rendez-vous au premier ministre afin d'examiner comment nos stratégies peuvent être communes pour aboutir à une indemnisation complète du préjudice. »Les élus des trois régions estiment que Lionel Jospin, lors! de sa venue sur les côtes après le naufrage, avait lui-même inscrit son action dans cette recherche d'indemnisation totale du préjudice.

Entre les 6 milliards de francs détaillés par Mazars &  Guérard et les sommes que TotalFinaElf et le Fipol ont annoncées, la différence approche 4 milliards. Il est donc probable que la pression va s'accroître sur le groupe pétrolier pour qu'il augmente sa contribution  : « Nous savons qu'il sera très difficile d'obtenir du Fipol une rallonge quand on voit les difficultés déjà constatées avec eux. Total a par contre prévu de dépenser 1 milliard de francs sans y avoir été contraint par la justice. Il n'y a que de lui que nous pouvons obtenir quelque chose, s'il le souhaite pour restaurer sa propre image, et il en a largement les moyens  », commente un proche du dossier, que les déboires rencontrés jusqu'ici en justice par les collectivités locales face au groupe pétrolier rendent circonspect sur un éven! tuel bras de fer juridique. Fortes de leur évaluation du préjudice, et de son ampleur, les régions de l'Ouest misent aujourd'hui sur le gouvernement et sur l'opinion publique pour faire bouger TotalFinaElf.

Dominique Luneau

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Mardi 16 juillet 2002
(Le Télégramme)

Naufrage de l'Erika.François Fillon en référé à Nantes

Le tribunal de grande instance de Nantes s'est penché aujourd'hui en référé sur la plainte de la Confédération maritime contre le ministre des Affaires sociales, François Fillon, en tant que président de Ouest Littoral solidaire, une association créée au lendemain de la marée noire de l'Erika. Le jugement a été mis en délibéré au 5 septembre.
Le président de la Confédération maritime, Alain Malardé, reproche à Ouest littoral solidaire, qui réunit les conseils régionaux de Bretagne, Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes, d'avoir payé plus cher que sa valeur un rapport d'experts évaluant les dommages causés par la marée noire. Selon l'avocat de la confédération maritime, Ouest littoral solidaire avait versé 2,5 millions de francs (381.122 euros) au cabinet Mazars et Guerard pour un rapport dont les documents avaient déjà été recueillis par les communes et qui ne valaient pas plus de 100.000 francs (15.245 euros). La Confédération maritime a demandé à l'audience la nomination d'un expert pour évaluer le rapport et le prix qu'il méritait.
M. Fillon, absent au procès, avait affirmé lors de l'annonce de son assignation au début du mois de juin qu'il s'agissait "d'un procès purement politique, mené contre un travail important pour l'indemnisation des victimes de la marée noire".

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COLLECTIF CITOYEN ANTI-MAREES NOIRES
DE ST NAZAIRE ET DU LITTORAL
http://collectif.littoral.free.fr

Communiqué du 16 juillet 2002

L'histoire de l'Erika est une suite de préjudices et au final c'est le contribuable qui
paye.

D'ici le 5 septembre, un expert va auditer et évaluer le rapport du cabinet Mazars &
Guérard sur l'Erika. Mazars & Guérard est un cabinet d'audit français, spécialiste de
l'évaluation des préjudices. Un audit de l'audit et une évaluation du préjudice de
l'évaluation des préjudices. Pas banal non ?

Il faut dire que dans le dossier Erika rien n'est banal.
De la non publication des résultats de l'expertise indépendante sur le produit transporté
dans les cuves (TGI du  Havre) au certificat de chargement minuté de Dunkerque étrangement
manquant dans les 18 tomes de l'instruction.
Du silence du monde politique de gauche comme de droite à l'heure des remboursements et
des mesures à prendre en attendant la prochaine marée noire.
Du FIPOL dont on dit qu'il rembourse 100 % des préjudices en oubliant de dire que c'est
100% de ce qu'il a décidé de rembourser et non 100% de ce qui est demandé.
De l'instruction sur les causes du naufrage , qui arrive à son terme, en attendant un
éventuel procès en 2004/2005 à moins, qui sait, qu'un non lieu général n'efface les
attentes d'explications des populations .
D'un appel d'offre de 200 MF pour le retraitement des déchets on arrive à une facture de
350 MF avec des exportations de boues en Hollande. Les entreprises malchanceuses qui ont
concourues apprécieront.
Du transport maritime dont personne n'ose changer les règles : le profit avant la sécurité
des hommes et de l'environnement

Mais revenons à ce rapport qui fait aujourd'hui l'actualité. Nous n'avons jamais eu ce
rapport entre les mains si ce n'est 22  pages d'un maigre dossier de presse. Difficile
donc pour nous de donner un avis sur une éventuelle surfacturation du travail accompli.
Mais une chose reste certaine : personne ne remet  en cause les conclusions de ce rapport.
La facture est lourde, très lourde, trop lourde.  Nous en restions il y a un an et   demi à
une réaction face à ces conclusions. Aujourd'hui, nous pouvons malheureusement republier
mot pour mot la même chose. Le temps n'efface pas l'oubli et bientôt 1000 jours après le
naufrage aucun homme politique n'ose remettre en cause ces lois injustes qui  font des
contribuables les victimes directes d'une marée noire qu'ils n'ont jamais voulu. La «
France d'en bas » regarde la « France d'en haut » creuser les fossés. A l'heure des
comptes c'est toujours le contribuable qui paye.

Pour le collectif, Pascal Braud

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Rappel du communiqué du 21 janvier 2001

Une lourde facture pour le contribuable.

Les chiffres du coût de la marée noire deviennent plus réalistes. Aujourd'hui le résultat
de l'audit (pour le compte de  l'association Ouest Littoral Solidaire réalisé par Mazars
et Guérard, cabinet spécialisé dans les missions d'évaluation de  préjudice) laisse
apparaître un préjudice de 6 000 000 000 Frs.

Va-t-on continuer à vivre dans un monde où les bénéficies doivent être exclusivement
privés et les déficits à la charge de la collectivité ?

L'Erika, c'est tout simplement, une catastrophe industrielle. Total a choisi un bateau
pourri pour transporter son produit  alors qu'avec 50 000 000 000 frs de bénéfices pour
2000 elle avait largement les moyens de choisir autre chose.

Rien n'oblige TotalFinaElf a dépensé le moindre centime pour les préjudices économiques
liés à cette catastrophe. Le FIPOL ne répond en rien aux attentes des sinistrés.

Et maintenant on fait quoi sachant que la prochaine marée noire est sur l'eau ?

Quand la loi ne protège pas les citoyens-contribuables on change la loi. La classe
politique dans sa très grande majorité  reste muette sur ce point. Pourtant, c'est bien
parce que Mr Roland Dumas a signé un jour de 1992 deux protocoles,  scandaleusement
avantageux pour les compagnies pétrolières, que la majeure partie de la facture va être
payée par le
contribuable. Ce n'est pas sur des statuettes ou une paire de chaussures que le véritable
débat doit s'engager, c'est sur un système politico-maffieux qui ne protège en rien le
citoyen.


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